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De l'argent? Mais pour quoi faire?
21 avril 2011

Système monde et interdépendances

Les flux du système mondeL_27INTERDEPENDANCE_100X80_02_2010

Les disparités démographiques, économiques sont à l’origine d’échanges à travers le monde. Ils sont dans le même temps cause et conséquence de ces dernières.

A/ Les migrations humaines.

Les migrations internationales constituent à peu près 100 millions de personnes par an.
• Le siècle dernier avait vu se développer les migrations vers les pays neufs (États-Unis, Canada, Australie, etc.). Le rétrécissement des distances, par l’avancée technologique, les rendent plus faciles aujourd’hui, bien que les États ont de plus en plus tendance à les limiter. Les États-Unis comme les pays européens mettent en place des lois limitant l’immigration. Les migrations se feront alors souvent de manière clandestine.
• Les principales causes sont économiques. Elles mettent en relation des pays des tiers-mondes avec les États occidentaux : l’Amérique latine avec les États-Unis, l’Afrique avec l’Europe, l’Asie avec ces deux pôles. Certains États des tiers-mondes attirent également les populations des pays voisins plus pauvres : États pétroliers recevant des ressortissants asiatiques, Venezuela attirant les populations des pays andins, Côte-d’Ivoire ceux des pays sahéliens.

• Les migrations forcées sont liées à une guerre. Au milieu des années 90, on estimait à 25 millions le nombre de réfugiés. Au moment le plus fort de l’exode, 2,3 millions de Rwandais se trouvaient dans un des pays voisins. Les réfugiés politiques (Cubains vers les États-Unis, Chinois) constituent une dernière forme de migration humaine.
Les migrations de population ont des significations très différentes mais sont l’expression d’un dysfonctionnement économique ou politique dans les zones de départ.

B/ Les principaux flux économiques.

Les flux économiques ont d’autant plus d’importance aujourd’hui qu’ils constituent le principal outil de croissance économique pour chacun des États.
• Le commerce mondial connaît depuis quelques années un accroissement jamais démenti. Pour les années 1994, 1995 et 1996, il a augmenté de 9,5%, 8% et 7%. Il se situe aujourd’hui à plus de 5000 milliards de dollars. L’unification du marché (les accords de l’OMC signée ces dernières années concernent la quasi totalité des échanges mondiaux) et l’intégration des économies des grands pays, la division internationale du travail en sont les principales causes. Les grandes firmes ont de plus en plus tendance à multiplier leurs différentes tâches entre des usines du monde entier : les maquiladoras mexicaines, qui représentent près de 40% des exportations du pays, assemblent des produits importés qu’ils exporteront.

• Aux pôles d’échanges traditionnels des pays occidentaux est venu s’ajouter l’Asie de l’Est. Les importations et les exportations y ont augmenté de 15% en volume en 1994 et 1995. La part des quatre NPI asiatiques, de la Malaisie et de la Thaïlande est aujourd'hui presque aussi importante que celle des États-Unis dans le commerce mondiale (10,3% contre 11,6%). Toutefois, la crise boursière et financière depuis la fin 1997 montre la fragilité de certains dans des économies dépendantes de l’extérieur. À l’opposé, les anciens pays de l’Est, dits “pays en transition”, l’Afrique, voire même le Moyen-Orient se trouvent marginalisés, ne représentant que 6% (2% chacun) du commerce mondial.
• Les produits agricoles céréaliers sont dominés par les quelques “greniers du monde” (États-Unis, Europe (et surtout la France), Argentine, Australie). Les produits tropicaux sont le fait des pays d’Afrique et d’Amérique latine. Les produits miniers et pétroliers sont concentrés autour des exportations de quelques pays (Venezuela, Gabon, Libye, Moyen-Orient pour le pétrole, Afrique du Sud, Zambie pour les produits miniers). Les produits manufacturés sont le fait des pays occidentaux et de l’Asie de l’Est.
Les échanges mondiaux sont ainsi le reflet des inégalités du monde.

C/ Une organisation par l’antimonde.

Face à ces économies et ces échanges formels, l’économie souterraine et illicite propose une autre forme d’organisation de l’espace mondial.
• Il suffit d’une visite dans une grande ville d’Afrique ou d’Amérique latine pour s’apercevoir de l’importance de l’économie informelle (ateliers dans la rues, vendeurs ambulants, etc.). On peut considérer cette forme d’organisation économique comme une entreprise “archaïque” par ses techniques et limité dans ses ressources financières, mais on peut également le voir comme un repli pour des populations exclus de l’économie formelle.
• Les échanges internationaux ne prennent pas en compte l’ensemble des trafics qui se développent aux frontières des pays. Il s’agit souvent d’échanges portant sur des produits illicites (drogues, armes, or, etc.) mais une grande partie sont aussi le fait d’échanges agricoles ou industriels jouant sur les disparités entre les États. En Afrique centrale et occidentale, autour du Brésil ou entre le Vietnam et la Chine, des villes frontalières croissent grâce à ces échanges.
 • L’économie de la drogue évolue au gré du jeu du marché et des luttes antidrogues. Ce sont surtout ceux qui contrôlent la transformation et la vente aux consommateurs qui en retirent les bénéfices (le prix de la cocaïne est multiplié par 2000 entre le producteur et le consommateur). L’Amérique latine est la zone de production de la coca, le Triangle d’or birman et thaïlandais, les pays du Proche-Orient ceux de l’héroïne. L’Afrique, longtemps peu touchée par ces cultures, à l’exception des productions de cannabis du Maroc, est devenue une nouvelle zone de production et une plaque tournante vers l’Europe. Ces territoires échappent aux contrôles des États.
Pour les populations, l’économie informelle et illicite représente souvent une source de revenus impossible à obtenir dans le cadre d’une économie moderne.
Le système-monde est fait de multiples réseaux qui lient entre eux les pays et les territoires, mais qui marginalisent en même temps des espaces.

oboulo.com

Ces (inter)dépendances ne devraient-elles pas sous entendre une certaine equité entre tous ces acteurs? Comment certains peuvent-ils rester de côté, dans cette misère qui leur est quotidienne, quand bien même ils ont participer activement à cette dynamique internationale?

 

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Commentaires
De l'argent? Mais pour quoi faire?
  • Dans un monde de plus en plus absurde et surréaliste, certaines notions se doivent d'être analysées et réflechies. Engagez-vous qu'ils disaient! La solution peut être un sursaut d'indignation citoyenne capable de contrer le lobbyisme intensif
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